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La techno-guérilla

En novembre 2021, le Premier Ministre iraquien est attaqué par un essaim de trois drones kamikazes artisanaux. Même s’il s’en sort indemne, il peut, aujourd’hui, être considéré comme le premier chef d’état directement visé par une action de « techno-guérilla ».

Loin d’une utilisation fantasmée de drones tueurs et autonomes développée par le cinéma et le jeu vidéo, le détournement de moyens technologiques civils par des groupes armés constitue peut-être l’un des futurs visage de la guerre. De quoi alimenter les successeurs de jeux comme The Saboteur, Red Faction ou les premier Far Cry…

 

La guérilla, une notion ancienne

Historiquement, la notion de guérilla (ou « petite guerre », du nom donné au mouvement de résistance espagnol à l’occupation des troupes napoléoniennes en 1808) est aussi vieille que la guerre : elle consiste, pour un ennemi inférieur en nombre et en moyens, à affronter une armée régulière en usant de moyens militaires réduits pour mener embuscades et coups de main. La créativité, la mobilité et l’effet de surprise en sont des notions déterminantes.

Les mouvements de résistance sont si déterminants au cours de la Seconde Guerre Mondiale, notamment en Europe de l’Ouest, qu’ils sont par la suite intégrés à la doctrine de l’OTAN, qui imagine notamment les Stay Behind, petites unités clandestines destinées à harceler les troupes du Pacte de Varsovie après leur invasion de l’Europe, ainsi que des unités de forces spéciales spécialisées dans ce type d’opérations.

Aujourd’hui, la guérilla, dans sa version moderne, retrouve ses lettres de noblesse en étant totalement intégrée à la notion de « guerre hydride », développée en particulier par la Russie.

“Little Green Man” dans Battlefield 2042: désormais un symbole de la Guerre Hybride.

 

 

Une guérilla 2.0

Une définition assez simple de la techno-guérilla pourrait être le moment où un groupe armé acquiert des moyens techniques normalement réservés à une armée classique, et ce par des moyens détournés.

Et si elle est une notion relativement récente en stratégie, c’est bien parce qu’elle est concomitante à la démocratisation de technologies longtemps réservées aux militaires, et aujourd’hui disponibles pour tout un chacun, y compris en quelques clics sur Internet…

De fait, c’est bien au cours de ces 20 dernières années que se développe le concept, en particulier sur les champs de bataille iraquiens et afghans. Après l’utilisation des réseaux GSM et des téléphones mobiles pour déclencher des charges explosives, on voit aussi rapidement apparaitre l’utilisation de capteurs de mouvement, de télécommandes de voiture et autres appareils électroniques basiques détournés. Puis viennent les GPS, les caméras thermiques et jumelles de vision nocturnes « grand public » pour l’observation animalière, et enfin les drones…

 

Les joueurs de Call of Duty ont déjà su innover en collant du C4 sur des drones, une feature non prévue à la base par le jeu.

 

Avec le développement de ces engins destinés au grand public et en vente libre, l’augmentation de leur charge utile , de leur précision et de leur ergonomie, les « ingénieurs » de l’Etat Islamique en particulier vont imaginer des engins de mort rustiques et « low cost », mais néanmoins mortels, qui permettent de cibler et de harceler leurs adversaires.

Au XXIe siècle, avec le développement de la techno-guérilla, les affrontements entre militaires et groupes armés sont donc susceptibles d’être de plus en plus équilibrés. Cette notion de « nivellement » est particulièrement intéressante pour la mise en place de gameplay évolutifs où le crafting opérationnel aurait toute sa place…

 

Les blindages improvisés “Mad Max” du groupe terroriste Daesh.

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