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La classe « Zumwalt » : l’échec d’une révolution

L’« USS Zumwalt » est le destroyer le plus perfectionné jamais construit. Mais si, avec ses lignes dignes d’un croiseur interstellaire tout droit sorti de Star Wars, il incarnait toutes les ambitions de la puissance maritime du futur, il se trouve aujourd’hui être l’échec le plus faramineux de l’histoire militaire contemporaine. Retour sur ce fiasco…

 

Le F35 des mers

La classe « Zumwalt » – du nom de l’Amiral éponyme – est une classe de destroyers, des navires fortement armés pour porter le combat de la mer vers la terre. Ce sont les véritables successeurs des grands cuirassés de la Navy, dont la carrière s’est terminée avec la Guerre du Golfe en 1991.

Pour comprendre le Zumwalt, il faut remonter aux origines du programme, dans les années 1990. Comme l’Air Force avec ses chasseurs F-22, F-35 ou son bombardier B2, l’US Navy veut des bâtiments alliant puissance de feu et, c’est nouveau, furtivité. Effectivement, grâce à leur étrave inversée et leur imposant château, ces monstres de 16.000 tonnes et 186 mètres adoptent un design révolutionnaire qui dope leur furtivité. Ils réussissent en effet l’exploit de pas apparaitre plus gros qu’un petit navire de pêche sur les radars ennemis.

Cela ne se fait pas au détriment de leur force de frappe, puisque pas moins de 80 silos à missiles sont disposés sur toutes les façades du bâtiment, et sont en théorie couplés à 2 pièces d’artillerie de 155 mm capables d’envoyer un projectile à 160 km : l’Advanced Gun System (AGS).

 

 9 milliards de dollars pièce.

Hélas, tout cela a un prix : leur coût unitaire est aujourd’hui estimé à 9 milliards de dollars, soit plus de 6 fois les estimations du début du programme. Bien plus couteux qu’un sous-marin nucléaire, ou même qu’un porte-avions !

En outre, les Zumwalt pâtissent de deux faiblesses majeures :

  • Ils sont privés d’artillerie : en effet, le prix unitaire d’un « Long Range Land Attack Projectile », la munition révolutionnaire tirée par l’AGS, est de 800.000 USD. Le couperet est finalement tombé, et on sait désormais depuis mars 2022 que les pièces vont être retirées;
  • Leurs systèmes automatisés ne sont pas matures : en théorie, les Zumwalt sont des systèmes très largement automatisés, et qui sont en plus des plateformes pour de nombreux sous-systèmes comme des drones aériens, de surface ou sous-marins. En réalité, l’équipage de 147 personnes (soit deux fois moins que sur un bâtiment comparable) est débordé, et le navire manque clairement de bras.

Dès lors, sur les 32 navires initialement prévus au début des années 2000, seuls trois navires sortent de cale entre 2016 et 2021 : l’USS Zumwalt (DDG-1000), l’USS Michael Monsoor (DDG-1001), et l’USS Lyndon B. Johnson (DDG 1002). En 2022, aucun n’est véritablement opérationnel, et les politiques ont définitivement dit stop à ce programme pharaonique.

Un avenir là où on ne l’attendait pas ?

Alors, que faire des destroyers Zumwalt, décidemment trop en avance sur leur temps ? Il fut imaginé à une époque que leur formidable capacité de production électrique pourrait servir à l’installation de canons électromagnétiques, les fameux railguns, mais cette option semble avoir fait long feu.

Finalement, on se dirige vers une autre solution plus rationnelle, mais néanmoins de rupture : ils pourraient, en effet, devenir d’ici 2025 les premiers porteurs de missiles hypersoniques dans les armées américaines.

Les trois bâtiments furtifs deviendraient alors de redoutables instruments de dissuasion destinés à maintenir la suprématie américaine dans le Pacifique.

 

Le Zumwalt est la star du roman “Ghost Fleet”:

 

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