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Avions d’attaque légers : la revanche des « turboprop’ »



Messerschmitt, Spitfire, Zero, Corsair… Vous pensiez le turbopropulseur faisant partie du passé et obsolète pour la guerre moderne ? Détrompez-vous, car il pourrait bien faire son retour en grâce.

Ci-dessus : le célèbre Super Tucano, ici des forces Afghanes. Après la chute du régime devant les talibans en août 2021, certains appareils ont été exfiltrés en Ouzbékistan.

 

Après avoir régnés sur le combat aérien durant la Seconde Guerre Mondiale, et accessoirement, dans de célèbres jeux comme War Thunder (aujourd’hui), IL-2 Sturmovik, ou Combat Flight Simulator (en son époque !), les turbopropulseurs de légende ont fait place nette aux appareils à réaction dès le début de la Guerre Froide. Désormais largement dépassés dans le combat air/air, certains ont pourtant subsisté dans de rares parties du monde, comme l’Amérique Latine où ils ont notamment pu prouver leur efficacité dans des missions de surveillance et de contre-insurrection.

C’est par exemple le fabricant brésilien Embraer qui se démarque avec la série à succès des Super Tucano qu’il distribue premièrement dans plusieurs pays d’Amérique, et même à une société militaire privée américaine (Blackwater) à la fin des années 2000.

Une carrière discrète dans l’ombre des jets… jusque récemment.

 

Une renaissance américaine ?

Durant la décennie 2010, l’US Air Force est très demandeuse de Close Air Support (nous reparlerons de l’appui aérien rapproché. En attendant, nous vous invitons à découvrir notre précédent article sur l’AC-130 Gunship) et évoque le retrait de sa flotte d’avions d’attaque A-10 Thunderbolt (finalement, la carrière des A-10 est prolongée jusqu’en 2040). La question se pose alors sérieusement au Pentagone de savoir si l’armée américaine doit se constituer une flotte d’avions d’attaque légers destinée aux théâtres dits de « basse intensité », où la menace anti-aérienne est quasi-inexistante. Le débat s’invite même en France s’agissant des opérations en Afrique.

Plus qu’un débat, c’est l’opposition de deux concepts. Certains généraux américains digèrent mal qu’un avion de soutien comme l’ultramoderne et furtif F-35 soit finalement, en plus d’être incroyablement cher et complexe, peu adapté à la mission pour laquelle il a été conçu. La solution est alors pour eux radicale : opter pour une flotte rustique (sous-entendu facile à entretenir) et peu couteuse (à l’achat comme à l’heure de vol), avec un appareil léger, mais lourdement armé.

Des avions comme le Longsword d’Air Tractor Inc et L3, l’AT-6 Wolverine Texan II de Beechcraft Corp et l’A-29 Super Tucano d’Embraer/Sierra Nevada Corp sont évalués, capables d’emporter un impressionnant arsenal : boule optronique, canons ou pods-canon, paniers de roquettes, bombes guidées… et même missiles ! Y compris des missiles anti-aériens si le besoin se fait sentir d’intimider des appareils récalcitrants. Un véritable couteau-suisse paré à délivrer toute sa puissance de feu sur les zones de combat les plus reculées, là où opèrent forces spéciales ou unités clandestines.

L’AT-6 Wolverine de Textron a été choisi par la Thaïlande en 2020

 

Carrière internationale relancée

Ces avions ont tous un point commun qui les rend attrayants sur le plan commercial comme opérationnel : ils sont tirés de plateformes civiles ou d’entraînement. Plusieurs d’entre eux sont par exemple à l’origine des avions d’épandage agricole !

Dotés d’une avionique moderne capable d’égaler celle des jets (ce sont aujourd’hui des turbopropulseurs Pilatus qui servent à la formation des pilotes français de Rafale), les avions d’attaque légers se répandent aujourd’hui sur des marchés où les pays n’ont pas les moyens de s’offrir une chasse de premier rang. D’autant plus qu’ils n’en ont plus forcément l’utilité quand leur priorité est la lutte contre des groupes terroristes ou paramilitaires sur leur territoire. Ainsi les contrats se multiplient depuis quelques années, principalement en Afrique et Asie.

Le LASA T-bird, un avion agricole modifié, au Bourget en 2017 – PaxAquitania

 

Appliqué au jeu vidéo, on peut d’ailleurs penser qu’un turbopropulseur s’intègre mieux dans l’espace de gameplay que ne le ferait un jet, car en effet, il faut rappeler que pour un avion de combat dernier cri, une mission air/sol comme air/air se mène aujourd’hui à des dizaines (voire centaines !) de kilomètres de l’ennemi. Surtout, ce type d’appareil ultra « punchy » pourrait bien offrir une sacrée dose d’adrénaline au joueur.

Le AHRLAC de la société sud-africaine Paramount

 

 

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