Skip to content

Les ballons militaires, d’hier à aujourd’hui

De nos jours, on pourrait se dire que les ballons captifs ou les dirigeables sont des engins volants d’un autre temps, et qu’ils ne sont plus en mesure de concurrencer avions, hélicoptères ou drones. Pourtant, avec l’arrivée de nouvelles technologies, les « plus légers que l’air » ont fait, ces dernières années, un retour en force dans les domaines de la sécurité et de la défense.

 

Un usage intensif pendant le 19e siècle

Le premier usage militaire attesté d’un aérostat remonte à la bataille de Fleurus, en 1794, lorsque les armées révolutionnaires françaises font usage d’un ballon captif avec deux observateurs pour repérer les mouvements des troupes coalisées. C’est un succès, et c’est d’ailleurs un emploi qui est repris avec beaucoup de fidélité dans la très bonne série de STR Cossaks.

On peut utiliser des ballons pour découvrir le terrain dans la série Cossaks. Une vérité historique.

Par la suite, les montgolfières vont servir pour l’observation et le guidage d’artillerie dans plusieurs conflits du 19ème siècle, et notamment pendant la guerre de Sécession, qui en fait un usage intensif. De manière anecdotique, elles serviront aussi à établir une sorte de pont aérien pour une partie du gouvernement français en 1871, lorsqu’il s’agira d’évacuer Paris face à l’encerclement des Prussiens !

Pendant la Première Guerre Mondiale, les ballons servent encore aux réglages pour l’artillerie au début du conflit, mais le passage à la guerre de tranchées et le développement de l’aviation les rendent vulnérables et obsolètes. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Alliés les utiliseront uniquement comme barrages aux raids aériens de l’Axe, comme sur les plages du débarquement.

 

La brève ère des Zeppelin

Depuis la fin du 19e siècle, en Allemagne, le comte Ferdinand von Zeppelin travaille sur un projet de ballon rigide et dirigeable par l’ajout de moteurs et de gouvernails. Depuis ses usines situées sur le lac de Constance, sa société produit, au fil des années, des monstres d’ingénierie et d’acier qui vont durablement marquer l’imaginaire collectif, notamment avec la fameuse séquence d’Indiana Jones et la dernière croisade.

Pour autant, ces engins n’ont eu, au final et un peu à la manière des hydravions de la même époque, qu’une période d’utilisation très brève. Si celle-ci prend tragiquement fin avec la tragédie du Hindenburg en 1937, ce drame a pourtant été précédé de nombreux autres, car les dirigeables sont difficiles à manœuvrer, instables et surtout extrêmement inflammables …

Les Zeppelin ont aussi eu un usage militaire : durant la Première Guerre Mondiale, ils volent de nuit pour éviter la chasse et les canons anti-aériens, et mènent des raids contre les grandes villes ennemies, y compris Paris et Londres. Si les bombardements particulièrement rustiques (les opérateurs percutent des obus avant de les lâcher à la main depuis la nacelle) ont un impact stratégique extrêmement limité, l’effet psychologique sur les populations est, lui, démultiplié.

Ils ont inspiré une séquence particulièrement réussie de Battlefield 1, mais aussi, pour les plus anciens, le remarqué Crimson Skies en 2000!

 

Les ballons modernes

Pour autant, les ballons n’ont pas disparu du ciel des théâtres de guerre. Après quelques expérimentations hasardeuses dans la récupération de personnels en milieu hostile durant la Guerre Froide (comme le système de récupération surface-air Fulton, vu dans Metal Gear Solid ou dans The Dark Knight), ils font aujourd’hui un retour remarqué.

Des ballons captifs ont ainsi été déployés à des fins de surveillance et d’alerte avancée au-dessus de Kaboul mais, aussi, plus récemment, pour protéger des bases avancées (FOB) au Sahel ou au Levant. Des pays comme la Chine, Israël ou le Brésil (notamment pour la sécurisation des JO de Rio et de la Coupe du Monde) en font un usage intensif, et ils pourraient bien devenir une solution efficace contre les drones ou les munitions rodeuses.

En effet, en plus d’être bardés de capteurs et semi-automatisés, les ballons actuels sont très résistants aux conditions météo défavorables (par l’utilisation de calculateurs et de stabilisateurs automatiques), et capables d’encaisser de nombreux projectiles grâce à leurs revêtements bulletproof ou autoréparants. De plus, ils sont remplis de gaz inertes (plus de risque d’incendie) qui assurent une portabilité même en cas de pertes sévères.

Le ballon captif de la société CNIM Air Space.

Les dirigeables militaires sont eux aussi de retour : pour des projets de transport de charges lourdes au-dessus de territoires peu ou pas accessibles par la route et pour éviter d’avoir recours aux couteux transports aériens lourds, mais surtout dans le cadre de projets de pseudo-satellites.

En effet, quelques pays, dont principalement la France, étudient l’emploi de ballons stratosphériques dirigeables autonomes de la famille des HAPS (High Altitude Platform System). Positionnés à 20 km d’altitude, ils pourraient offrir une couverture régionale en communication, imagerie ou radar digne d’un satellite. Les premiers vols sont prévus en 2023.

https://www.youtube.com/watch?v=nvmkendJI2Y

 

Ballons captifs ou dirigeables font résolument partie de la Pop-culture et sont très présents dans notre imaginaire.  Pour autant, ils sont souvent employés dans des scenarii uchroniques ou peu réalistes, alors que leurs versions modernes ouvrent de larges perspectives en terme d’écriture ou de gameplay.

BESOIN DE PLUS D'INFOS ?

Vous voulez continuer la discussion ? Évoquer avec nous la possibilité d'intégrer de nouvelles options de Gameplay ? Valider l'authenticité de votre scenario ? Contactez-nous !

Inscription à la newsletter

Suivez-nous