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Les Personal Defense Weapons (PDW)

Ni fusils d’assaut, ni submachine guns, les “PDW” font régulièrement l’objet d’une méprise sur leur nature véritable. Et c’est particulièrement le cas pour la Pop-Culture, qui les utilise à outrance en raison de leur look compact et futuriste. Alors essayons aujourd’hui de casser quelques clichés sur ces armes très particulières…

Illustration ci-dessus: un H&K MP7 équipant un opérateur des Navy Seals.

 

Aux origines du concept

Depuis l’apparition des armes à feu, certaines catégories de soldats, comme les marins ou les cavaliers, ont voulu disposer d’armes disposant d’un pouvoir d’arrêt et d’une portée suffisants, tout en étant assez compactes pour s’adapter aux espaces confinés. A la fin du XIXe siècle, c’est dans cette optique qu’apparaissent les premières « carabines », des versions allégées et raccourcies des armes réglementaires dans l’infanterie.

Durant la Première Guerre Mondiale, les combats de tranchées ont également montré que les pistolets semi-automatiques, ainsi que les premiers Submachines Guns étaient largement insuffisants en combat rapproché, car leurs calibres n’étaient pas assez puissants.

Au cours de l’Entre-Deux-Guerres, plusieurs pays travaillent donc à des armes de défense personnelles (ou PDW) compactes mais puissantes pour leurs artilleurs, leurs tankistes, leurs motards ou leurs radios. On considère que le premier modèle abouti est américain : le rustique et fiable M1 Carbine américain, sorti en 1938, sera retiré du service après la guerre du Vietnam…

La Carabine M1 dans “Il faut sauver le soldat Ryan”.

 

Vers une renaissance du concept : le projet APDW

A la fin des années 90, conscient des lacunes de son 9mm parabellum, l’OTAN lance un appel d’offre dénommé APDW (pour Advanced Personal Defense Weapon). Il concerne un nouveau calibre, qui doit être capable de percer protections balistiques et casques à 200 m de distance, mais aussi les armes capables de le tirer, qui doivent avoir un design compact et proche du SMG.

Seuls deux constructeurs relèveront le défi :

  • Le Belge FN Herstal qui présente en 1991 la munition 5,7 x 28 mm, dont la force de pénétration est particulièrement étonnante au regard de sa taille, et qui est destinée à être tirée par deux armes emblématiques : le P90, aux formes futuristes et à l’ingénierie unique (puisqu’il se charge par le haut avec un chargeur en plastique où les munitions sont rangées verticalement) et le non moins célèbre “Five Seven”, le pistolet du Secret Service, mais surtout de Sam Fischer !
Le P90 de l’armurier belge FN Hertal.

 

  • L’allemand Heckler & Koch qui révèle en 2001 le calibre 4,6 x 30 mm, destiné à être tiré par le très compact MP7, qui fait un usage massif des polymères et des technologies largement éprouvées dans les modèles antérieurs de la marque.
Le H&K MP7.

 

Dans les deux cas, il s’agit de munitions complexes à fabriquer (elles ont en fait des répliques miniatures de calibres de fusil d’assaut). Elles sont donc rares et chères !

 

Un concept spécifique ignoré par le jeu-vidéo

Assez curieusement, les PDW modernes ont « raté leur cible » et n’ont jamais équipé massivement les armées occidentales. En revanche, elles sont beaucoup utilisées par les forces spéciales, les unités d’intervention et les acteurs de la protection rapprochée.

Dans la pop culture, le FN P90 est l’arme emblématique de Stargate SG-1 !

 

Pour les autres, les SMG et les calibres de pistolet sont devenus la norme, malgré leurs défauts. Plusieurs versions de fusil d’assaut extrêmement compacts sont aussi venues, ces dernières années, compléter l’offre, et tous usent et abusent de la dénomination « PDW » comme argument marketing.

C’est aussi le cas dans le jeu-vidéo. Si le P90 est un Musthave de la plupart des Shooters et FPS modernes, il est le plus souvent mis dans la catégorie des SMG, qu’il n’est pas. On pourrait par exemple imaginer que son utilisation soit rendue plus authentique par des équilibrages simples, et notamment :

  • Une capacité supérieure de pénétration sur les ennemis équipés de protections balistiques ;
  • Un temps de recharge rendu plus long par la spécificité du chargeur et une gestuelle particulière; 
  • Un nombre de munitions limitées et difficilement trouvables (on ne trouve pas de 5.7 sur les champs de bataille).

 

Dans tous les cas, on peut regretter que la pop-culture en général, et le jeu-vidéo en particulier, ne se donnent pas la peine de mieux connaitre la spécificité de certaines catégories d’armes comme les PDW ou les shotguns, malgré des objectifs affichés de réalisme et d’authenticité. Cela donnerait des jeux tout aussi fun, mais intégrant aussi des notions d’armes spécialisées pour remplir des missions précises.

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