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L’effet « Jack in the box »

Tous ceux qui regardent, depuis quelques semaines, les images de chars de conception soviétique détruits se posent la même question : pourquoi perdent-ils leur tourelle de façon si spectaculaire lorsqu’ils sont touchés au combat ? La réponse est bien connue : il s’agit de l’effet « Jack in the box » (ou, pour les francophones, « le diable dans la boite »). 

https://www.youtube.com/watch?v=EBaxDMrQp-Q

Si le billet d’aujourd’hui est moins centré sur le jeu vidéo que d’habitude (quoi que, puisqu’il peut alimenter une réflexion sur les destructions de véhicules et les explosions), il nous permettra néanmoins de rendre hommage à la qualité de modélisation dans War Thunder , dont l’option “rayon X” qui va nous permettre d’illustrer nos propos grâce à des captures maison. 

 

Les tankistes russes, condamnés « by design » 

Dans la vision du combat blindé soviétique, le choc du feu et le nombre de chars prévalent sur la survivabilité depuis le T-34. Dans cette optique, les ingénieurs du Pacte de Varsovie ont donc travaillé sur des chars de conception simple, à la puissance de feu conséquente et au profil abaissé.  

Pour pouvoir armer plus de chars, les Soviétiques ont aussi misé sur un équipage composé de 3 soldats, et donc choisi de se passer du chargeur, remplacé par l’autoloader mécanique. Erreur fatale, car ce système de chargement, tel qu’il a été conçu en Russie, expose les munitions à l’impact des projectiles ennemis sur la tourelle, créant une réaction en chaîne qui pulvérise le blindé et son équipage.  

Le meilleur exemple de cette vulnérabilité est le T-72, le char qui a connu le plus de pertes dans le conflit ukrainien (y compris dans ses dernières versions modernisées). Les munitions du T-72 se trouvent dans un chargeur automatique de type carrousel directement sous la tourelle principale et les membres de l’équipage, et sont donc particulièrement exposées à tout impact venant des flancs. 

 

Sur des chars russes pourtant plus modernes, comme le T-80BVM, ou le T-90, la conception est identique:

 

Ainsi que pour les T-64, plus anciens et principalement utilisés par les Ukrainiens:

 

A terme, seul le nouveau char T-14 Armata devrait résoudre cette vulnérabilité, mais il semble n’être, pour l’heure, que l’une des multiples « armes miracle » russes, surmédiatisées mais non produites en série, et encore moins alignées au combat… 

 

En Occident, priorité à la protection de l’équipage 

A la vue de ces modélisations 3D, vous vous dites subitement qu’une carrière dans la cavalerie lourde n’est peut-être finalement pas une si bonne idée. Rassurez-vous, car la doctrine occidentale, qui a, elle, misé sur la survivabilité des chars et des équipages, offre un peu plus de garanties.  

En effet, sur la plupart des blindés occidentaux, les munitions sont conservées sous le plancher, là où le blindage est le plus épais, ou à l’arrière de la tourelle dans un compartiment spécifique. Ce compartiment de stockage n’est pas spécialement mieux protégé, mais il a l’ingénieuse particularité d’orienter l’explosion vers l’extérieur, et donc de préserver la vie de l’équipage et l’intégrité du char, qui reste fonctionnel.  

La plupart des chars modernes sont concernés, mais ce sont probablement les chars américains de la famille des M1 Abrams qui sont à ce jour les mieux dotés en la matière :  

 

Autres exemples ci-dessous avec le Léopard 2 allemand puis le Leclerc français. Les munitions sont à l’abri de compartiments spéciaux : 

 

A noter enfin que tous les chars occidentaux n’ont pas corrigé ce défaut. C’est le cas du Merkava israélien. Sa tourelle ultra-profilée ne permettant pas, ou plus, d’adaptation en matière de gestion des munitions, il mise lui plutôt sur des systèmes de protection “hard kill”. 

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