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ASAT: les armes antisatellite

Le 15 novembre 2021, le test d’un missile antisatellite (ou ASAT, pour Anti Satellite Weapon) russe a remis ce type d’armes sur le devant de la scène. L’occasion pour nous de parler aujourd’hui de l’arsenal ASAT et de son évolution, alors même que plusieurs de ces solutions ont déjà été utilisées dans les jeux vidéo, comme la bombe nucléaire orbitale russe de CoD Modern Warfare 2

 

Les armes spatiales de la Guerre froide

Depuis le lancement de Sputnik en 1957, les satellites deviennent un instrument primordial de suprématie militaire : Renseignement d’origine Image (IMINT), Renseignement d’origine électromagnétique (SIGINT), ainsi que la fourniture de réseaux de communication mondiaux et chiffrés (y compris, récemment, pour les flottes de drones), ils sont au cœur des guerres modernes, surtout depuis la première Guerre du Golfe en 1991.

Tout au long de la Guerre Froide, les deux blocs se livrent donc à une course effrénée dans le lancement et la modernisation de leurs flottes de satellites et, assez logiquement, aux moyens de détruire ceux de l’adversaire, avec une débauche de projets plus ou moins farfelus de militarisation de l’espace (malgré la signature d’un Traité).

A partir de 1960, Américains et Russes se lancent donc dans une folle escalade technologique :

  • Du côté soviétique, nous retrouvons les stations spatiales Almaz, habitées et disposant d’un canon antisatellite de 23 millimètres ; des satellites antisatellites ; la bombe nucléaire orbitale (procédé vu dans Call of Duty Modern Warfare 2) ; et des missiles.

  • Les Américains eux, mettent en service des mines antisatellites, puis les missiles ASAT Nike-Zeus et Thor dotés d’armes nucléaires. Au milieu des années 1980, le missile A.L.M.V. (Air Launch Miniature Vehicle) est tiré depuis un chasseur F-15, mission depuis confiée à des navires.

Dans les deux camps, ce seront la précision grandissante des armes ASAT et les possible conséquences d’une expérience nucléaire dans l’espace qui feront abandonner ces projets un peu fous, plus que le Traité de l’Espace, qui interdit pourtant les armes de destruction massives en orbite depuis 1967…

 

La Guerre des Etoiles des années 80

En 1983, le président Reagan, décidée à mettre fin au Bloc de l’Est, décide de porter la guerre dans l’espace avec sa fameuse Strategic Defense Initiative (rapidement surnommée « Star Wars » par la presse).

On parle alors d’un concept de bouclier anti-missiles global, constitué de satellites de détection, de satellites porteurs de missiles, d’armes laser à rayons X, de faisceaux de particules… et même de rail gun orbital !

La SDI devait mettre un terme à la Guerre Froide, et y est parvenue d’une certaine manière, en raison des coûts faramineux engendrés par ce nouveau défi posé par les Américains, qui ont épuisé les finances déjà exsangues de l’URSS.

Le projet, même s’il sera finalement abandonné, a très largement inspiré le cinéma de l’époque (Wargames) , et l’industrie naissante du jeu vidéo !

 

 

L’espace, un nouveau champ de bataille du XXIe siècle ?

Aujourd’hui, c’est toute la société qui dépend, dans son ensemble, de l’architecture satellitaire. Il est donc assez logique que ce secteur stratégique soit aussi considéré comme un potentiel champ de bataille.

Pourtant, tous les tests de missiles ASAT, qu’ils soient américains, chinois, indiens, et, très récemment, russes montrent qu’ils ne sont pas une solution pertinente, en particulier à cause des nuages de débris qu’ils provoquent. Vous avez tous vu Gravity n’est-ce pas ?

Aujourd’hui, on leur préfère donc d’autres solutions :

  • Le laser embarqué : cette arme « propre » peut, aujourd’hui, aveugler les capteurs d’un satellite, et peut-être à terme le détruire si la technologie devient mature et moins énergivore ;
  • La capture : A l’aide d’un satellite ou même d’un drone spatial, un pays pourrait neutraliser un satellite adverse « proprement », ou simplement s’en emparer sans dommage (un peu comme dans une version moins kitsh de On ne vit que deux fois, un James Bond de 1967 où les fusées du Spectre capturent des satellites).

  • Le hacking : même si les réseaux satellitaires et les satellites eux-mêmes sont particulièrement bien protégés, on peut cependant imaginer leur neutralisation par des groupes de hackers de haut niveau et dotés de moyens étatiques.

Enfin, la meilleure arme reste la cartographie du trafic spatial. Savoir en permanence où se trouvent les satellites, c’est pouvoir se prémunir contre eux que l’on soit sur une base de lancement soviétique, ou au milieu du Sahara…

Concept de désorbitation pour le projet européen Clean Space.

 

L’espace s’apprête bien à redevenir, probablement pour de bon cette fois, un terrain de rivalités à part entière. Preuve en est, les armées les plus modernes créent les unes après les autres leur Commandement spatial, et côté innovation, c’est le champ des possibles qui s’ouvre désormais.

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